Carnets de Route 2 : Une 1ère course piège
La course s'est en partie jouée sur la pré-grille mais pas seulement. Elle a été incroyablement surprenante. Le temps se dégrade à la pause déjeuner. Des gouttes s'invitent juste avant l'heure fatidique mais à 5 minutes du départ, les parapluies ne sont pas encore de mise. D'ailleurs les informations sont contradictoires selon leur provenance d'un coin à l'autre du circuit, déjà mouillé à une extrémité alors que la ligne droite semble épargnée.
C'est la valse hésitation pour les pilotes, une partie monte les pneus pluie, puis certains se ravisent, reviennent aux slicks avant de remonter en catastrophe les pluie car la direction de course annonce course en condition « humide » soit un nombre de tours réduit mais le choix pneumatique reste libre. La 1ère ligne s'observe du coin de l'œil et reste en slicks pariant sur un retour probable d'un rayon de soleil, le ciel n'est pas noir. Jost seconde ligne les imite. Tous les autres sont passés en pluie. Ces quelques minutes de «rab» sauvent Vayssié qui avait découvert tardivement que sa poulie de pompe à eau était morte. Le clan a réparé in extremis grâce à l'aide de G. Sébastia en mesure de leur fournir la pièce. Dave Harvey une fois en pluie avait certes hésité comme ses voisins mais loin de s'affoler, il est resté sur son option initiale. C'est la bonne décision.
Deux tours de formation sont consentis avant de lâcher la meute. J. Goullancourt reste scotché et rate son envol. M. Verhaar part mal également. Cela patine un peu devant mais tous s'élancent. Jost est vite dépassé de toute part, Sébastia de même. A la passerelle Dunlop pas d'accrochage, tout le monde passe. Elkmann qui avait été prompt à réagir aux feux se fait à son tour déborder à l'intérieur par plusieurs concurrents. François Vinuales lui à l'inverse a pris un départ canon. Vayssié encore dernier au 1er tour de formation a pu récupérer sa place et en profite pour s'élancer aux avant-postes. Mario De Oliveira part en tête à queue mais peut repartir dernier. Dave Harvey s'empare du commandement. Ce 1er tour est synonyme de bouleversements entre les 2 premières lignes en difficulté et les opportunistes. Harvey déboule en leader avec quelque mètres d'avance sur....un rookie Christophe Grenier, Etienne Aebischer suivi de son coéquipier Philippe Gerber, Vayssié, Elkmann qui essaye de surnager.
Les surprises sont nombreuses, voilà François Vinuales déjà 7ème prêt à déborder l'Allemand leader du Championnat. Jost est copie conforme de son compatriote. Derrière eux suivent Goullancourt qui s'est repris, Verhaar, Sébastia, T. Vandemeulebroucke, Armand Bailly, P. Focqué et les autres. Harvey s'échappe. Vayssié déborde les deux Suisses. Vinuales remonte. Contact entre Kinsey et Focqué, ce dernier part en tête à queue. La pluie s'accentue. C'est fatal pour Sébastia et Jost qui sur des œufs rétrogradent. Au 4ème passage, ils ferment la marche. C'est à peine mieux pour Elkmann. Harvey est sur son nuage, il survole les conditions. Aebischer est prudent, Gerber le double.
Incroyable, celui qui réalise le meilleur chrono hors le Britannique n'est autre que le revenant François Vinuales ! Au 5ème passage il est dans le pare-choc de Grenier jusque là solide second. Ils roulent avec deux petites secondes d'avance sur Vayssié requinqué. Plus loin suivent le duo Helvète. Verhaar et Goullancourt roulent de concert à 6 secondes. Les monocylindres ont l'occasion de se montrer à leur avantage, les conditions permettant de réduire l'écart de puissance, Kinsey progressant rentre dans le top dix. Vinuales n'a pas couru depuis des lustres, au moins 5 ans et s'est préoccupé plus de mise au point que de sa condition physique, il fatigue, il décide de lever le pied. Dommage au tour 6 il a juste laissé repasser Grenier et le podium était en vue, mais prudent il ne veut pas en faire trop et oublie que la course est réduite, il rentre. Sébastia l'a précédé dans la voie des stands comme Jost. Toutefois le pilote du Lavandou a un coup de génie, monter les pneus pluie pour ....réaliser le meilleur tour en course.
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La course était perdue mais il sauve deux points de bonus. Match nul car Elkmann se débrouille comme il peut, reste sur la piste et termine 17ème au scratch théorique. C'est un résultat méritoire si l'on considère qu'il est classé dans le même tour que le leader qui n'a cessé d'accroitre son avance. En fait il termine officiellement 14ème car les monocylindres ne sont admis qu'à titre expérimental. En tout cas, le meilleur d'entre eux Kinsey gagne un rang avec le renoncement de Vinuales (Terminant virtuel 7ème !) devant Goullancourt et Vandemeulebroucke. Nouvelle belle performance de M. Taloc qui atteint un nouveau «top ten». Il était en harmonie avec ce meeting Inter écuries. En effet il arbore ses couleurs habituelles qui sont celles historiques de Lotus époque Chapman, or la manifestation reçoit un superbe plateau de Lotus. Arnaud Legoubin 20ème au second tour roule prudemment mais avec envie et laissant les ennuis de cotés, ce qui lui permet de récolter quelques points devant De Oliveira qui revenait vite après son incident du 1er tour mais trop tardivement pour espérer mieux. Podium inédit. Les protagonistes en oublient de sabrer le champagne. A l'arrivée, les pneus d'Harvey paraissent neufs. (C'est la dernière homologation Dunlop pluie).